2 mars 2017
Ouvert depuis ce week-end, le salon de l’agriculture est le rassemblement annuel pour découvrir l’ensemble des activités gravitant autour de la filière agricole.
Outre le plaisir de partager les valeurs de l’élevage et de l’agriculture, l’année 2017 étant électorale, cette édition sera marquée par les rencontres politiques, les tensions sur le pouvoir d’achat et le bras de fer continu avec la grande distribution.
Mise en avant des métiers agricoles
Le salon de l’agriculture 2017 c’est plus de 4000 animaux présents pendant 8 jours porte de Versailles qui seront vus par plus de 600 000 visiteurs.
L’édition 2017 sera entachée par la non-présence de l’ensemble de la filière à plumes pour raison sanitaire. En effet, suite à la décision du ministère de l’agriculture, l’épidémie de grippe aviaire qui touche l’ensemble des canards du Sud-Ouest empêche les producteurs de monter pour le salon.
Au travers de ces milliers d’animaux rassemblés lors du SIA, c’est plus de 400 000 exploitations agricoles qui sont représentées soit environ 15% de la production européenne.
Au-delà de la partie élevage, le salon international de l’agriculture est aussi l’occasion de rencontrer les nombreux industriels qui participent à l’accompagnement des exploitants et à la transformation des productions. Ce marché de l’industrie agricole pèse pour près de 170 milliards d’euros en 2015 et est réparti sur plus de 15 000 entreprises. La partie agroalimentaire sort numéro 1 de ce secteur industriel malgré des baisses importantes dans les exportations sur 2016.
Des tensions entre agriculteurs et la grande distribution
Les négociations restent au centre des débats entre le secteur agricole : matières premières type céréales, lait, élevage et le secteur de la grande distribution.
Le débat tourne autour d’un cercle compliqué à harmoniser à savoir rendre du pouvoir d’achat aux consommateurs en augmentant le prix de vente des matières première des agriculteurs sans que la grande distribution ne rogne « trop » sur ses marges. A ce débat vient se greffer les candidats à l’élection présidentielle qui tentent de séduire les agriculteurs en leur présentant des « débuts » de réponses et de pistes pour faire avancer les discussions. Il ne faudrait pas non plus oublier le rôle de l’Union Européenne qui grâce à la PAC (Politique Agricole Commune) vient subventionner le monde agricole en redistribuant plus de 5 milliards d’Euros chaque année. Bref un débat compliqué dans lequel les puissants sont souvent plus écoutés que les petits. Aujourd’hui le modèle défendu par les petits exploitants sur le salon de l’agriculture n’atteint-il pas ses limites ? Nos voisins allemands ont eu une économie agricole plus florissante de part la fusion de nombreuses exploitations entre elles…
Vers une agriculture toujours plus connectée
Près de 80% des agriculteurs utilisent Internet et ce canal de communication et de vente est en pleine mutation avec d’un côté des marchés digitaux toujours plus réactifs et à l’écoute des besoins de l’agriculture française : exemple avec La Ferme Digitale qui est une association loi 1901 ayant pour objectif de promouvoir l’innovation et le numérique pour une agriculture performante et durable.
Agrizone, un site e-commerce spécialisé dans la vente de pièces détachées et consommables agricoles a su entrevoir l’importance du digital dans l’évolution des modes de consommation des agriculteurs. Sa devise, proposer des produits de très bonne qualité au prix le plus bas afin d’être en corrélation avec les problématiques que rencontrent les agriculteurs et notamment la baisse du pouvoir d’achat lié aux réformes de la PAC depuis plusieurs années.
Aujourd’hui, l’agriculteur a besoin de se doter de matériels connectés toujours plus précis (agriculture de précision) afin d’optimiser toujours plus ses rendements, d’être en avance sur les conditions météo, de contrôler son exploitation… Le salon de l’agriculture proposera plusieurs évènements notamment sur le SIMA concernant cette agriculture connectée.
Quel avenir pour l’agriculture française ?
Un bilan fin de salon sera présenté par les organisateurs du SIA. On se doute qu’encore une fois les français auront répondu présents à cet évènement annuel car ils accordent une grande importance à la terre et au métier de l’agriculture et de l’élevage. Toutefois le contexte économique et politique ne viendra-t-il pas assombrir cette édition 2017 ? La profession a besoin de réponses afin de rebâtir un socle de confiance envers les décideurs. Comme dans de nombreux secteurs d’activités, l’agriculture est en pleine mutation. Elle doit évoluer et s’adapter aux nouveaux modèles de consommation, le besoin d’être de plus en plus transparent mais aussi de pouvoir vivre de ce métier ce qui aujourd’hui est compliqué pour une majorité.