12 juillet 2017
C’est la période de tous les doutes pour les agriculteurs qui ont allumé leur moissonneuse pour partir dans les champs afin de récolter leurs céréales. Les températures record pour le mois de juin et début juillet ont fait planer le doute sur les céréaliers malgré l’excellente formation des grains.
Une météo toujours capricieuse
Au vu des signes météorologiques, la récolte de la moisson 2017 apparait comme supérieure à l’année noire et catastrophique de 2016 mais pas exceptionnelle pour autant. Les conditions climatiques estivales ont permis aux grains de se développer et d’arriver à maturité au bon moment. A cela s’est couplé quelques fortes précipitations ponctuelles permettant aux cultures de ne pas subir un coup de chaud trop important. Cette année, la sécheresse du mois d’avril suivi de quelques nuits de gel associé à la canicule de juin rendent la moisson 2017 cependant incertaine et impacteront le rendement annoncé.
Pour rappel, la récolte de blé en 2016 avoisinait les 30 millions de tonnes soit une baisse de 30% par rapport à l’année 2015. Les chiffres de 2017 devraient être sensiblement meilleurs pour le blé et l’orge. La question sur le rendement se pose aussi pour le colza, le maïs et les tournesols récoltés en septembre.
La chaleur de ces dernières semaines peut avoir engendré une « rupture d’alimentation due au stress climatique ». Les grains ne sont plus alimentés par la plante qui conserve ses nutriments pour ne pas dessécher.
Si la chaleur est trop forte et perdure, la plante va alors dépérir avant d’avoir migré ses nutriments dans les grains.
Les professionnels du secteur agricole estiment que pour assurer un bon rendement de blé, il faut en moyenne avoir 500 épis au m². Le constat aujourd’hui est de l’ordre de 300 à 400 épis au m².
Une gestion de plus en plus compliquée
De nombreux exploitants ont tiré la sonnette d’alarme en pointant du doigt les arrêtés concernant l’irrigation. A cela, les spécialistes ont présenté en mai dernier la situation des nappes phréatiques et le constat est inquiétant :
Les deux tiers des nappes phréatiques (67%) affichent un niveau modérément bas à très bas. La situation montre qu’un tiers seulement du territoire a, à ce jour, bénéficié de la recharge hivernale habituellement observée à cette période de l’année (étude brgm).
Le cours des céréales, malgré une mauvaise récolte en 2016, continue d’être très bas et ne permettent pas aux céréaliers de renflouer leur trésorerie plombée par les années moins bonnes ainsi que l’augmentation des charges de structure.
Reste l’espoir du maïs, tournesol et colza
Le maïs et les tournesols seront récoltés en septembre et les agriculteurs espèrent un peu plus de pluie d’ici là pour obtenir un rendement important de ces cultures.
Côté colza, la moisson de cet oléagineux a débuté et les rendements semblent plus que corrects (40 quintaux par hectare en moyenne). Cette plante a su résister au gel d’avril et son prix de revente : environ 300 - 350€ la tonne pourrait compenser le manque à gagner sur le reste de la récolte.